mardi 23 novembre 2010

#257 – Terre en peine

Ils avaient recouvert le terrain vague d'un pavage de blocs rigoureusement identiques en tous points. De telle sorte que cela formait un damier aux teintes grisâtres.


La moindre trace de petit brin d'herbe, sage ou bien affolé, avait purement disparu. Le nombre d'heures passées pour réaliser ce chef-d'œuvre dépourvu de toute vie et qui avait conduit à mettre la terre en terre était incroyable ; cela s'était fait si rapidement, en moins de 807 heures.


Les odeurs de cuisine venant du bâtiment qui jouxtait ce terrain (qui n'avait plus rien de vague) apportaient une couleur locale, un soupçon de vie, une ombre d'humanité. Cela faisait du bien de sentir ces effluves, car cet endroit était affreusement désert et baignait dans un silence déroutant, celui du monde minéral...

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