mercredi 30 juin 2010

#162 – Oh mais

Ô après-midi de juin, soleil, chaleur... Qu'il fait bon pique-niquer à l'ombre centenaire de ton platane de 807 ans, où les enfants roulent et quatre-pattent sur ta pelouse infestée de fourmis, araignées et déjections canines.


– Oh qu'elles sont belles toutes ces petites joues roses bien rondes de Cornaline !
– Oh mais elle n'a que deux grosses joues et c'est tout, commente l'irrécupérable misanthrope.


Ah ! Ils emménagent dans un trois pièces jurant leurs grands dieux qu'ils n'auront jamais d'enfant !

mardi 29 juin 2010

#161 – Fesse bouc

J’ignorais totalement qui était Alain N., mais nous avions 807 amis en commun.


Étrange paradoxe. Mis bout à bout, ses statuts donnaient l’impression d’un vide insondable. Quant à ses photos de profil, mieux vaut ne pas parler de ces sommets de mauvais goût. Et pourtant il demeurait mon ami.


Et dire que sans toutes ces suggestions de pages plus idiotes les unes que les autres, notre amitié aurait pu perdurer pendant des années.

lundi 28 juin 2010

#160 – Une bonne page de poésie

Hier, tous mes troubles semblaient si loin
Maintenant c'est comme s'ils allaient rester
Oh, je crois à hier
Soudainement, je ne suis pas la moitié de l'homme que j'avais l'habitude d'être
Il y a une ombre qui plane au-dessus de moi
Oh, hier arrive soudainement


Pourquoi elle devait partir je ne sais pas elle ne l'aurait pas dit
J'ai dit une connerie et maintenant je regrette hier
Hier, l'amour était un jeu facile à jouer
Maintenant j'ai besoin d'un endroit où me cacher
Oh, je crois à hier
Mm mm mm mm mm mm mm.


Au bout de ma 807e traduction des Beatles, je me demande s'il ne vaut mieux pas ne comprendre que pouic à l'anglais. Pour la poésie, justement. Et le français pareil, allez, tiens.

dimanche 27 juin 2010

#159 – ORL

Oto-rhino-laryngologie, une spécialité à laquelle la profession de son grand-père d’abord, de son père ensuite le destinait. Mais cette appellation lui est restée tant de fois au travers de la gorge, l’a fait éternuer si souvent, lui a tant blessé l’oreille qu’il a été obligé de consulter.


Jean-Rémy renifle par petits coups brefs et réguliers, il essaie de ne rien perdre.
– 807 ! soupire-t-il satisfait avant de s'endormir.


Hier soir, la vieille a oublié de verser dans la coupelle de porcelaine la goutte d’essence de marjolaine qui, depuis cinquante ans, tient en respect les ronflements du vieux. On les a retrouvés morts ce matin, dans les combles, écrasés par la charpente de leur maison.

samedi 26 juin 2010

#158 – Textophiliste

Ce n'était jamais assez pour eux. Quand ce concours débuta sur Facebook sur le site « Les collectioneurs » il furent 807 à s'inscrire dès le premier jour !


Boximusicophlistes, canystérophiles, félinophilistes, schoïnopenxatophilistes (ils faisaisent un peu peur ceux là), hululophilistes, curiosaphiles, lécythiophilistes, médicapyxiphilistes (ceux-là aussi), odoflascophilistes, jocondophilistes, kaloséidoskopéinophiles, nanomaniaques (des fous dangereux), bibliophilistes, buticalamicrophilistes, byrofibulistes, schtroumphiles (oh my god !), tentaient d'atteindre le record dans leur catégorie preuves et photos à l'appui.


Au 807e texte qu'il publia, Franck entra dans la danse...

vendredi 25 juin 2010

#157 – Attente

Soir immobile. La terre gît sous ses voûtes hautes. Derrière les vitres, la ville semble morte. Une foule écran charrie son silence et des quinquets de quartz brillent entre les corps de faïence. Je compte les ombres vacillantes sous les réverbères : 807 Fantômes blets qui circulent par les rues glacées. Morts vivants. Le cri d'Anubis dessine des portées de chacones injouables. Sous les sorbes, l'élytre des criquets bat sans chef d’orchestre. Solitude. Le monde est pourtant plein comme un oeuf.


Tu naîtras de l'attente fille Atlante, du vide, de l'absence. Viens, tu calmeras le vent qui moud le grain des déserts. Tu seras le Nil, la tourbe, la semence qui crée l’homme.


Me reconnaîtras-tu parmi les cent mille visages qui guettent le retour du jour derrière leurs fenêtres ? Regarde bien, j'ai des épaules de ciel griffées par les oiseaux de proie et la patience du sable qui attend ton pas. Sourds ma source, trouve le cours de mon dédale, remonte l'écheveau de mon apocalypse. Que ton vent solaire éparpille mes abeilles d'os et de chair. Que tes rivières secrètes accueillent la pluie acide de ma lumière morcelée.

jeudi 24 juin 2010

#156 – Coming out

Je me souviens du moment où elle a tendu sa main et mis son poignet sous mon nez. « 807 », a-t-elle dit, « mais ça vaut le coup ».


J'ai eu la sensation de me tasser tout entière dans mon plexus solaire, mon corps couvert de chair de poule, une goutte de sueur coulait le long de ma colonne comme je sentais les lignes bleues de ses veines battre avec un parfum délicieux...


Je l'ai embrassée pour la première fois plus tard ce jour-là.

mercredi 23 juin 2010

#155 – Au tiers de tour

807 milliards, comptez un par un ces billets, vous vous rendrez sans doute mieux compte. Quand vous aurez terminé, on en reparle.


On dit que le FMI et l'Union Européenne feraient fabriquer, à destination des oiseaux empétrolés du Golfe du Mexique, des savons à l'uranium et des bouées en fonte.


Cornaline a de ces visages expressifs, délicats et subtils, à mi-chemin entre le sourire de sarcasme sur l'actualité déprimante du moment et la préparation d'un jet de vomi sur mon visage attendri.

mardi 22 juin 2010

#154 – Oualou

Chouette des bonbons ! Maximilien avale sa salive en ouvrant le paquet de pâtes de fruits. Il y en a moins que ce que l’emballage laissait présager. Y en a plus que ce qu’il peut gober en une heure. Mais un bon nombre quand même, quoique. Un tantinet déçu, Maximilien se demande combien il faudrait de pâtes de fruits pour qu’on arrive à trop. Là, ce gros tas, c’est beaucoup, mais est-ce que un, un de plus suffirait pour faire trop ? Est-ce ce qu’en matière de sucrerie pâteuse, trop, c’est possible ? Est-ce que ça ne compte pas pour du beurre ? Et cette fois, le dentier, faut le garder ?


Ca mollit doucement entre sa gencive et l’intérieur de la joue. Dans le salon aux fauteuils de skaï, le silence déferle.


En plus sur la table basse, un gros sachet de caramels. Maximilien en salive d’avance. Il l’ouvre finalement, une multitude de petites promesses de bonheur dans des papiers colorés. Y en a pas mal, mais à y réfléchir moins que ce que l’emballage présageait. Ses lèvres se tordent un peu, schhhlli aspiré qui réveille une mouche au ventre vert. À la cantonade : Combien il en faut pour que ça fasse trop ? La voisine brinquebalante du chef, dans un souffle : Plus de cent, il me semble. Moins, c’est un tantinet peu. Mais trop, comment le définir, le cerner, le chiffrer. Elle rafle une poignée de caramels en râlant : Pas tant que ça, des nèfles, on manque de tout ici...
Après avoir réglé son sonotone, le voisin remarque : À partir d’une certaine quantité, un nombre, conséquent, oui, forcément, il doit être conséquent ce nombre, comme par exemple 806, le suivant, le rajouté à 806, la cerise sur le gâteau, celui-là, oui tout compte fait, celui-là, ce serait donc lui...

lundi 21 juin 2010

#153 – Salons du livre

C’était chaque fois la même chose : après avoir dédicacé le 807e exemplaire de son dernier roman, il se réveillait en sueur et le poignet douloureux, soulagé à l’idée que ses tirages ne dépassaient jamais les 400 exemplaires.


Son regard alla de la photo sur la quatrième de couverture à l’individu assis en face d’elle. C’était bien le même.


Difficile de deviner le plaisir éprouvé par tant de personnes à soulever les livres d’une main pour aussitôt les reposer négligemment.

dimanche 20 juin 2010

#152 – Ambiguïté

– Je ne mentais pas. J’embellissais... nuance !
– Oui, certainement ! fit M. Paul, qui pensait le contraire, habitué à sa double nature.


Et pour que son mari ne soit pas veuf, elle en vint à souhaiter sa mort au moins huit cent sept fois par jour. Elle l’aimait tant qu’elle ne voulait pas qu’il souffrît de sa disparition.


Je suis quelqu’un de sombre qui s’exprime dans la gaieté. Résigné et enthousiaste à la fois.

samedi 19 juin 2010

#151 – 807 fois, la porte

Elle s’était décidée à pousser la porte.
Le bistrot bondé avait balancé ses effluves de caféine et de sueur sucrée, des échos de voix mêlées, ses éclats joyeux et larmoyants. Une place libre, dans un coin, paraissait l’attendre. Après avoir commandé un expresso, elle avait ouvert un bouquin. La matinée était passée tandis qu’elle écoutait et regardait vivre le monde, planquée derrière les pages d’un roman de Philippe Djian. Ses trois cafés lui avaient coûté quinze francs.


Sur la porte, il était écrit : « Entrez si vous le voulez mais n’oubliez pas de payer en sortant ! »


Chaque porte de bistrot cache une promesse d’évasion. Que ce soit la 2e ou la 807e fois, on se dit en entrant qu’on pourrait être n’importe où… Que ça pourrait être n’importe quel bistrot, dans n’importe quelle ville. Tant qu’on reste assis là, planqué à la table du fond, il est possible d’imaginer qu’en ressortant, on se prendra une grande claque de vent iodé dans la figure... Et même d’y croire.
La différence c’est qu’aujourd’hui, le rêve coûte plus cher : maintenant, on paie ses deux cafés au prix de trois.

vendredi 18 juin 2010

#150 – Hommage pour la fête de Chevillard

Les patients de l'institut ont travaillé fort, malgré les mains liées dans leur camisole, les fous rires, les délires passagers entrecoupés de paresse neuroleptique... La fête atteint son paroxysme dans le pavillon des aliénés lorsque le maître dirige enfin sa divine aspiration et éteint seulement 807 des milliers de chandelles plantées sur son gâteau... Il n'aura plus le souffle de faire sa journée, la fête est jeune et le gâteau est encore vaste...


vite un sucre
pour tous ces patients de l'institut
comme ces phrases de Chevillard
sur leurs pattes arrières


« Écrire – résoudre une nébuleuse intime. J'arrête dès maintenant. De toute façon, Éric Chevillard viendra et l'écrira. Amusez-vous. Crab trouvera la formule, puis ce sera fini, son livre mettra un terme à l'entreprise. »
Paul Valéry, Cahiers, Pléiade, tome 2, p. 1021.

#149 – Messages personnels

Aujourd'hui comme chaque jour, je pense à lui.


807 fois vous dire
Joyeux anniversaire
Éric Chevillard


Je te chante I'll be your mirror, et toi, pour rire, tu me tends un miroir ; j'y lis mon âge sur mon visage, et la chanson d'amour se transforme en longue plainte...

jeudi 17 juin 2010

#148 – Paternité architecturale

Il existait une controverse sur le nom de l’architecte responsable de la construction de la célèbre tour penchée à Pise : Bonanno Pisano ? Giovanni di Simone ? Fabio Lante ? Alberto Rigoletto ?


Le procès-verbal d’une réunion de chantier, qui eut lieu en 1178 sur le Campo dei Miracoli, trouvé il y a peu dans les sous-sols du Campo Santo, redresse la vérité. On a en effet la preuve écrite que l’architecte responsable – dont le nom a été consciencieusement gommé –, aurait confié à son contremaître les mots suivants.
– Je t’avais dit 708, pas 807,... mais on continue, ça devrait tenir.


Aucun architecte n’a revendiqué, au cours des années qui suivirent, la construction du campanile devenu simultanément boiteux et orphelin. Ceci explique cela.

mercredi 16 juin 2010

#147 – Le cinéma

Aujourd’hui je suis allée au cinéma. J’adore le cinéma, surtout en semaine, dans la journée, quand les salles sont presque vides.
Je suis arrivée la première, me suis installée en plein centre de la salle, au beau milieu de la rangée du milieu, comme j’aime.
J’ai posé mes affaires sur le siège voisin et allongé les jambes en soupirant d’aise.
Quelques personnes sont arrivées pendant les plages de publicité et se sont dispersées dans la salle, à bonne distance.


Les lumières se sont éteintes, le film a commencé, et c’est au moment où je me laissais aller dans le fauteuil avec volupté que j’ai senti le choc familier dans mon dos.
Un abruti s’était installé derrière moi, juste derrière moi, alors que toute la rangée était vide, et donnait des coups de pieds dans mon siège.


Au 807e coup de pied, j’ai fouillé dans mon sac, me suis retournée et lui ai logé une balle entre les deux yeux, proprement, avec le petit revolver muni d’un silencieux que je venais de m’offrir.
J’ai fini de regarder le film, puis je suis partie.
À l’heure qu’il est, il doit encore se trouver dans la salle.

mardi 15 juin 2010

#146 – Appel

Un blog rétropublié, des triptyques qui s'épuisent, serait-ce déjà l'hiver qui revient ?


Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ?! Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? Mais que fait Michel Volkovitch ? 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Tel le Messie parti en Terre Promise et se gardant bien de dire à ses 807 fidèles par où c'est.

lundi 14 juin 2010

#145 – Petits meurtres entre époux

Gaillardement, elle écrivit au milieu de la page « Pourquoi j'ai tué mon mari – 3 » et appuya, avec le contentement de celle qui actionne la clé du démarreur et entend, malgré ses craintes, le moteur ronronner et sent les roues commencer délicatement à tourner sur elles-mêmes, sur la touche « à la ligne ».


Cette fois-ci, et contrairement à ses deux précédents textes sur le même sujet, elle avait envie de donner raison à l'assassine. Car épouser un homme, n'est-ce pas, depuis toujours, épouser Caïn ? Et condamner le meurtre est moral, certes, mais vivre avec Caïn, il faut bien reconnaître que ce n'est pas de la tarte. Surtout à cause de l'œil, là, au-dessus de l'évier de la cuisine.


De toute manière, elle en avait encore 804 à occire, des maris, si elle voulait participer au jeu de Franck : alors pourquoi ne pas en « garrotter » un, ou deux ? Et puis, in fine, rencontrer un gros célibataire...

dimanche 13 juin 2010

#144 – Premières fois

On se souvient de la première femme qu’on a tenue dans ses bras, chantait Brassens. Mais de la 807e ?


On se souvient aussi de son premier shoot. Mais pas toujours très longtemps.


Le premier coup lui fit mal. Les autres aussi.

samedi 12 juin 2010

#143 – Fin d’été

Je suis morte le 25 août 2025, un soir d’été torride et tropical.


L’asphalte fond et laisse de grandes traînées noires derrière les pas des Parisiens qui tentent de fuir, asphyxiés par le nuage de poussière moite qui enserre la capitale. Le bleu du ciel disparaît derrière une pluie fine et grise qui tombe dru. Mes jambes paralysées, la peur au ventre, je regarde la foule hurler d’un seul cri et courir sans plus savoir où aller. Les grilles encerclent les quatre bouches de métro de la place Denfert, des mains s’agrippent pour les escalader. Les haut-parleurs s’emballent pour faire dégager ceux qui, comme moi, n’ont pas cru à temps qu’il fallait descendre dans le métro pour se protéger. L’air vicié et chaud me prend à la gorge et assèche ma bouche. Je marche en direction du parc, en sachant que je ne l’atteindrai pas, tant mon corps est déjà lourd et paralysé par le nuage radioactif qui s’est développé à l’explosion de la centrale. Je tombe.


Un filet d’eau coule dans le caniveau. Je me mets à ramper, tandis que je sens déjà le poids des 807 pas précipités passer sur moi et m’écraser de tous leurs corps.

vendredi 11 juin 2010

#142 – Green Peace Corpse

Il se baissa et commença à ramasser, picorant de ses doigts gantés, avec précision, quelques brins d’herbe à la fois, qu’il déposait délicatement dans un sachet d’échantillons. Loin de songer à les compter (quelle idée bizarre !) il mettait toute son attention à les identifier. Le banal Ray Grass, l’idéal de toute pelouse anglaise, était banalement concurrencé par le cynodon dactylon ou chiendent « pied de poule ». Une saloperie, bien moins chic que son surnom à la My Tailor is Rich, mais capable de rester vert en été sans arrosage. La pincée suivante rapporta du paturin des prés et de la fléole bulbeuse, beaucoup plus prometteurs. Quelque chose se dessinait. Il adorait cette excitation-là. Il se pencha une fois de plus et bingo ! C'était bien de l’agrostide qu'il venait de cueillir !


Le paturin commun, espèce récente sur le marché français, résiste à l'ombre mais est très sensible au piétinement. La fléole bulbeuse possède un bon comportement hivernal et une bonne résistance au piétinement et à l'arrachement, qualités qui en font une espèce intéressante à introduire dans les mélanges pour terrains de sport. Ses graines de très petite taille (3000 à 4000 graines au gramme) nécessitent un travail fin du sol, des soins particuliers au semis. Cette espèce est très peu commercialisée. Les différentes espèces d'agrostides donnent un gazon très dense, très fin, qui accepte des tontes fréquentes. Délicates à semer, exigeantes en entretien, elles sont surtout utilisées par les professionnels, en particulier pour les greens de golf.


Il se relut, corrigea deux coquilles et envoya par courriel son rapport avant de l'imprimer. L’examen des vêtements de la victime démontrait qu’avant d’avoir été déposé dans la décharge où on l’avait retrouvé, le cadavre avait été traîné sur le dos dans une pelouse où se mariaient fléoles bulbeuses, paturin et agrostides. En tant qu’expert international des systèmes herbagers, il ne pouvait théoriquement s’avancer plus. Mais l’habitué du golf local pouvait décrocher son téléphone pour suggérer aux détectives qu’Éric Chevillard avait dû recevoir sur la tête un coup de pitching-wedge, un fer absolument nécessaire sur le parcours 8, situé sous des arbres, à l'ombre et à l’abri des regards, mais aussi à côté du chemin de service, donc dans une zone de passage intense. Et pour être plus précis, vraisemblablement pendant qu’il s’attaquait aux difficultés du 807e trou.

jeudi 10 juin 2010

#141 – Le grand carnaval

Dans son homélie, l’abbé employait à merveille cette langue des diplomates, des mots qui n’engageaient personne. Il parlait la langue de bois à la perfection. Et « les 807 culs bénits » chantaient des cantiques d’un autre âge.


Le nez du prélat sur lequel se reflétait la lumière blafarde de la lampe à pétrole, trahissait son penchant pour « la grappa » ; tandis qu’un grand Christ sur sa croix, flanqué d’une vierge à l’enfant, le regardait, inconsolable.


Le curé prononça un long discours où furent vantés les mérites du défunt. J’écoutais d’une oreille distraite, mais je ne reconnaissais pas le patron de « Chez Léon » dans ces propos, hormis que son restaurant était très bien tenu.

mercredi 9 juin 2010

#140 – Amour bis

Combien de fois devrais-je lui faire l'amour avant de comprendre que je t'aime ?


ce tourbillon
807 papillons
dans mon estomac


Sa vie avait été une autoroute, les panneaux avaient annoncé les dangers – l'alcool, la vitesse, les ralentissements, la ceinture non attachée –, il avait toujours su les éviter et, alors qu'il entrait dans un embouteillage, il se demanda si le moment n'était pas venu d'emprunter l'itinéraire bis.

mardi 8 juin 2010

#139 – Effet collatéral

Grande fête samedi passé au coeur du Jardin Pixel, sur la délicate pelouse qui ceint la fosse à bitume, organisée par les Éditions du Transat à l’occasion de la parution des 807 dans sa collection bleue.


Agathe, Cornaline, Lili, Lou et les autres, les garçons aussi, les papas, les mamans, les amis, les amis des amis, tous étaient présents, 807 au total à l’ombre des tilleuls.


Quant à moi, en apercevant le nombre 807 tracé à l’encre bleue sur la face externe de la cuisse de l’un des agneaux que les amis Franck et Joachim préparaient, je pris conscience que toute entreprise littéraire avait ses limites et que plus rien ne serait jamais tout à fait comme avant.

lundi 7 juin 2010

#138 – CQFD

C'est un groupe fini depuis qu'il a sorti cet album de B-sides and rareties. Terminé la force et la subtilité qui caractérisaient sa jeunesse, la diversité et la surprise, la voix rare et jamais entendue, fini tout cela : étouffé par la routine studio, épuisé par les tournées, vidé par la starification, gommé par l'âge et la décrépitude. Écoutons attentivement ces chutes d'albums : elles ont, en leur temps, été coupées et c'était le bon choix car ce sont des morceaux déjà entendus, une soupe où tous les grumeaux sont les mêmes, sans cohérence, sans vision ; et sur tous les albums depuis, une pareille peine pour l'oreille. Heureusement pour nous, blogueurs, il n'y a pas ce passage à la compilation de faces B ratées qui marque la fin d'une époque, nous pouvons continuer à publier au fil de la toile comme si l'œuvre était une, et surtout comme si c'était une œuvre. Faire passer nos tics pour notre langue, nos faiblesses pour de la maturité, pas de bandeau rouge signalant la mort de nos créations, pas de prix mettant en lumière notre imitation de nous-mêmes : nous persistons dans l'éphémère.


Le livre des 807, saison 1, toujours en ligne ici, est sorti, au format papier. C'est le livre idéal si vous n'avez pas Internet et ne pouvez donc pas lire ce message ni avoir connaissance des 807, livre qu'il vous faudra par ailleurs commander obligatoirement sur le web, « où » il est imprimé sur demande. Voilà un paradoxe digne de Chevillard, où l'on verra, plutôt qu'une maladresse éditoriale et l'opportunité pour l'éditeur de vendre cent exemplaires en comptant sur l'inaltérable égotisme des auteurs, une forme d'hommage.


Blog, hommage, pas de droit d'auteur, un 807 mal assuré, un faux-vrai-livre papier, aigreur et faces-B : tous ces signes ne sont-ils pas ceux de la déchéance confirmée ?

dimanche 6 juin 2010

#137 – Apparition

Elle apparaît chaque soir à la fenêtre, silhouette en filigrane qu’il devine plus qu’il ne voit à travers les vitres du métro aérien. Silhouette frêle, presque éthérée, elle semble se dessiner comme un personnage figé dans son cadre de bois blanc. Front et bras gauche appuyés contre la vitre, regard tourné vers la rue, elle semble attendre indéfiniment quelqu’un, chaque soir à la même heure. Il l’imagine attendre un homme qui ne vient pas, et revenir chaque soir à son poste pour le guetter encore.


Chaque soir il capte un nouveau détail au gré de ses voyages, lui derrière sa vitre, elle derrière la sienne, comme un double écran entre eux. Il maudit les jours de pluie ou de brouillard qui lui volent son image. Il bénit les jours d’hiver où la fenêtre éclairée se découpe dans la nuit comme un écrin taillé pour elle. Toujours la même tenue, un justaucorps noir sur lequel varient les couleurs et les épaisseurs de tissu, en fonction des saisons. Il aime quand elle ceint ses épaules d’une étole de cachemire rose indien. Il aime quand elle ne porte rien d’autre que son justaucorps et qu’il peut deviner la courbe de ses seins. Il aime son visage pâle au regard pensif dont il ne connaît pas la couleur. Ses cheveux noirs de jais retenus en arrière par un ruban de soie. Ses lèvres pleines et roses dessinant un croissant de buée sur le carreau. Son nez fin et busqué. Chaque soir il étudie un nouveau détail, il la connaît par cœur et la redessine sans fin dans ses rêves.


Depuis 807 jours qu’il la guette il aurait pu descendre mais ne le fera pas. Sa seule crainte est de passer un soir, et qu’elle ne soit plus là. Peut-être que ce soir-là il descendra.

samedi 5 juin 2010

#136 – Dérapage pour la soif

Au départ une stupidité, ce satané canal qui a surgi de l’obscurité. Savez-vous que les myopes voient mal la nuit. Tu m’avais cassé les pieds et les lunettes, on avait trop trinqué. Un abruti vient de me chourer mon sac Gagliano. Je me retrouve à cavaler après, bringuebalante dans mes escarpins trop serrés. Sans crier gare il tourne, mon talon vrille et sur le côté, je glisse.


Non, je ne tombe pas, ce n’est pas possible, ce froid, ce mouillé qui glisse le long de mon corps. Essaye la nage du petit chien, coordonne les mouvements de tes membres. Quelle complication sans borne. Curieusement, le bord du canal apparaît au niveau de mon nez, un liquide âcre envahit ma bouche. Je hurle, enfin, glapis des bulles – help, aidez moi ! Quelque chose me caresse le pied, me choppe dans le bouillon.


J’abandonne l’espoir de mon sac et de toi, j’abandonne l’envie de remuer encore, la possibilité de revoir la ville, à la surface des apparences je laisse tout flotter pendant que ça continue à s’entortiller autour du mollet. Dans un courant tiédasse, un souffle souterrain m’aspire. Rien à y faire. À peine l’instant d’un coup d’œil sur le périphérique, les lumières floues qui me surplombent, tremblements successifs de la carcasse, et l’eau qui serre, et ces 807 étincelles moirées qui me ravissent encore. Au loin, l’écho d’une comptine oubliée, quelques notes encore, le chuintement d’un nouveau silence.

vendredi 4 juin 2010

#135 – Bien plus de 807 marcheurs

En suivant la manifestation j'avais abandonné les banderoles quelques minutes pour acheter de la confiture et du miel, mais pas de journal.


En arrivant chez moi j'ai vu que le facteur, indignement, n'avait pas fait grève, mais, intelligemment avait déposé pour moi les 807 première saison.


Les ai ouvert en déjeunant, et suis sortie de table à l'heure du thé, en entendant rire sur la terrasse au dessus de moi une petite fille qui ne s'appelait même pas Agathe mais Magalie.

jeudi 3 juin 2010

#134 – Dix-huit mois à tuer avant moi

Je suis allé retirer un formulaire de demande de suicide. Je l’ai complété avec application, au stylo noir, en appuyant bien fort pour que tous les exemplaires soient parfaitement lisibles.


État civil. Situation familiale et professionnelle. Cinq lignes maximum pour expliquer les motifs de ma décision. Une date de fin de vie envisagée. Et une signature. J’ai refusé de cocher la petite case tout en bas. Celle qui « m’engage à ne pas commettre mon suicide dans un lieu public ni en usant d’un procédé susceptible de heurter la sensibilité des plus jeunes ».


L’employée tatillonne à laquelle j’ai remis mon dossier a insisté un peu. Elle aurait préféré que je coche la case. J’ai campé sur mes positions. Dans ce cas, votre dossier va devoir passer en commission, elle m’a dit. Puis elle a précisé : nous avons actuellement huit cent sept dossiers en liste d’attente. Et avec la grève qui se prépare, le délai est de dix-huit mois minimum. Vous tiendrez le coup jusque là ?

mercredi 2 juin 2010

#133 – Poissons volants

Il sait que son sort, tout autant que celui du groupe de réfugiés qui au dernier décompte étaient encore 807 à bord, dépend de ce qu’il va envoyer comme signe aux autorités.


La terre tant espérée est en vue. Il se rappelle la promesse faite à un homme sur son lit de mort. Toute trace de l’homme lui-même a disparu, emportée dans le gouffre de la durée, mais ses mots sont encore là, tapis dans l’ombre, prêts à hurler s’il se défausse. La douleur a envahi le navire. L’argent n’est d’aucun secours. Les plaintes, les râles, les gémissements débordent de tous côtés et filent inexorablement vers la terre. Dans les ornières du rivage des hommes bottés et casqués hoquettent et se contractent. Des torches balaient les flots jusqu’à l’aveuglement. L’air est brûlant et instable. Malgré leur faiblesse, il n’est pas certain qu’il contienne ses passagers. S’il décide de remonter au vent il lui faudra passer par-dessus les corps exténués de rage, probablement sortir son arme et tirer quelques coups de semonce. Ses yeux font mal. Ses mains tremblent. Du sang lui monte à la tête et son cœur s’emballe. La peur a ouvert son linceul. Sur la côte les coups de sifflets s’échangent au pas de course. Le branle-bas est engagé. Il lui reste très peu de temps.


S’il parvient à faire le vide en lui, il réussira peut-être à ne tuer personne durant la nuit.

mardi 1 juin 2010

#132 – Métamorphose

La méchanceté lui avait conservé toute l’alacrité de son intelligence, et elle se vengeait de sa décrépitude sur ceux qui la servaient, déversant sa bile amère, éructant et frappant du poing, les yeux soudain exorbités. Et tous, courbaient l’échine, lançant des regards éperdus pour que l’on vienne à leur secours.


Agathe regardait sa mère dont la vieillesse, telle une inondation, s’était répandue d’un seul coup.


La violence de ses sentiments altérait son visage. Tout à coup, elle avouait son âge. Mais ce vieillissement subit, loin d’apitoyer Lucien, augmentait encore les huit cent sept bonnes raisons qu’il avait de la détester.