– Salut ma petite poulette. Je ne te dérange pas ? Ça boume ?
– Oui, bof, non, (rayer les mentions inutiles).
– Pareil.
– Et ton livre ?
– Oui, bof, non, et le tien ?
– Oui, quand même, certes, mais pfff... Plaisant sacerdoce, au demeurant, déjà 807 pages de plumées.
– T’as au moins un os à ronger, tandis que moi, nada, la basse-cour vide, le poulailler exsangue, le désert du langage, ça me fout la chair d’humain ? ...Même pas un « sot l’y laisse » à me mettre sous le bec...
– Illusion, mon histoire passe beaucoup trop du coq à la cane. Pénurie de grains à moudre, le fil narratif me picore la moelle. Je compte la boucler quand on aura des dents, avant de m’éteindre. Va falloir accélérer.
Chaque phrase déboule, le sens collé aux mots, une adhésion affirmée qui dure bien dix ou quinze mots puis ça s’embourbe progressivement dans des trous d’indécisions. Ils s’accumulent, pétaradant mollement, vieux diesels. Le truc s’effiloche. Tentation de combler les suspensions par la première vérité approximative, et basta, passer à la phrase suivante. Ne pas arrêter le frein de l’inspiration par des chemins de traverses qui cassent la ligne. Quoique, nonobstant, pourquoi pas.
– J’aime tellement tes caquetages racés.
– Arrête, avec la contemplation de ton nombril duveté. Il faut dénouer ton fil à la patte, ouvrir les prunelles, abandonner ton nid, grimper en haut du tas de fumier, mater autour, élargir ton narcissisme à énormément de degrés, examiner les perspectives et dévisager l’univers dans son entière étrangeté. Oui, bof, non, (rayer les mentions inutiles). Y a pas que la mare dans la ponte !
– J’en prendrai de la graine.
– Que t’es sotte, blanche bec, à clouer ! Je te laisse. Y a un œuf dans l’eau...
– Oui, bof, non, (rayer les mentions inutiles).
– Pareil.
– Et ton livre ?
– Oui, bof, non, et le tien ?
– Oui, quand même, certes, mais pfff... Plaisant sacerdoce, au demeurant, déjà 807 pages de plumées.
– T’as au moins un os à ronger, tandis que moi, nada, la basse-cour vide, le poulailler exsangue, le désert du langage, ça me fout la chair d’humain ? ...Même pas un « sot l’y laisse » à me mettre sous le bec...
– Illusion, mon histoire passe beaucoup trop du coq à la cane. Pénurie de grains à moudre, le fil narratif me picore la moelle. Je compte la boucler quand on aura des dents, avant de m’éteindre. Va falloir accélérer.
Chaque phrase déboule, le sens collé aux mots, une adhésion affirmée qui dure bien dix ou quinze mots puis ça s’embourbe progressivement dans des trous d’indécisions. Ils s’accumulent, pétaradant mollement, vieux diesels. Le truc s’effiloche. Tentation de combler les suspensions par la première vérité approximative, et basta, passer à la phrase suivante. Ne pas arrêter le frein de l’inspiration par des chemins de traverses qui cassent la ligne. Quoique, nonobstant, pourquoi pas.
– J’aime tellement tes caquetages racés.
– Arrête, avec la contemplation de ton nombril duveté. Il faut dénouer ton fil à la patte, ouvrir les prunelles, abandonner ton nid, grimper en haut du tas de fumier, mater autour, élargir ton narcissisme à énormément de degrés, examiner les perspectives et dévisager l’univers dans son entière étrangeté. Oui, bof, non, (rayer les mentions inutiles). Y a pas que la mare dans la ponte !
– J’en prendrai de la graine.
– Que t’es sotte, blanche bec, à clouer ! Je te laisse. Y a un œuf dans l’eau...
2 commentaires:
Fabuleux ! Fabuleux ! Et je le maintiens becs et ongles
tres chouette
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