lundi 18 octobre 2010

#221 – Vacances 2

Ô Campagne, le vent qui feuillette tes peupliers et tes champs de maïs, l’éternel gargouillis du ru, ta reposante musique à mes oreilles, et tes mouches sur mon beurre.


On surestime beaucoup le temps libre, surtout quand il pleut en vacances.


Pour repérer le parisien en Touraine, il suffit de chercher, dans n’importe lequel des 807 Super-U de la région, le chariot plus rapide.

13 commentaires:

Joël H a dit…

Ô Ville, le vent qui feuillette tes papiers gras et tes champs de miasmes, l’éternel grondement du métro, ton repoussant tintamarre à mes oreilles, et tes merdes de chien sur les trottoirs.


On surestime beaucoup le temps libre, surtout quand il pleut en vacances.


Pour repérer le Tourangeau à Paris, il suffit de chercher, dans n’importe lequel des 807 distributeurs de ticket de la RATP, la file d’attente la plus longue. Il est devant.

M agali a dit…

Ô Mer, la rafale qui bouscule tes vagues écumeuses, tes éternels reflux gastriques, vomissures blanches sur les rochers, tes oursins coquins sous ma plante de pied.

On surestime beaucoup le bronzage, surtout quand on pèle du nez.

Les 807 Parisiens et les 80,7 Tourangeaux venus aoûter ont été vite repérés à leur zéro de conduite: ils ont laissé 8 tongs célibataires et 7 bidons de crème solaire au mètre carré de sable.

fg a dit…

Ô Lune, le vent qui tourbillonne dans tes cratères, l’éternel silence du clair de Terre, ta reposante musique à mes oreilles, et les restes de la mission Appolo 11 qui jonchent ton sol.

On surestime beaucoup le temps libre, surtout quand il pleut météorites en vacances.

Pour repérer le Terrien sur la Lune, il suffit de chercher, dans n’importe laquelle des 807 traces de pas, celles laissées par Tintin et Milou.

Joël H a dit…

Pas mal, cet atelier d'écriture!

catimini a dit…

Ô Île !
Le vent tonitruant en furieuses rafales arrachant ça et là les tuiles de tes maisons, les vagues hurlant leur rage en dévalant la plage.

On surestime beaucoup les îles comme lieux d'écriture, surtout sous avis de tempête.

Pour trouver l'Ecrivain sur l'Île, il suffit de suivre du regard les 807 feuillets qui s'envolent.

Claudius a dit…

Ô clavier, les doigts qui t'effleurent, tes majuscules qui se bloquent ou tes chiffres qui disparaissent, tes espaces qui attirent l'index et ton approximative orthographe qui part trop vite.

On surestime beaucoup son talent, surtout lorsque l'imagination n'est pas au rendez-vous.

Pour repérer l'amateur, il suffit de compter le nombre de doigts en action pour laisser 807 caractères.

Estelle Ogier a dit…

Ô camp naturiste, le vent froid cingle les fesses du dernier cul nu qui marche seul sur la plage immense et déserte.

On surestime beaucoup le temps libre, surtout quand on prend ses vacances au mois d'octobre.

Pour repérer le touriste retardataire, il suffit de suivre les 807 traces de pieds nus qu'il laisse dans le sable.

JCP a dit…

Ouais, je vois qu'on se marre bien ici, je peux aussi ?

Ô Montagne...


« Ô Montagne, ton vent glacial hurlant à mon oreille et ta neige où mon pas s’égare n’aura pas raison de ma ténacité : je foulerai tes plus hauts sommets ! »

On surestime beaucoup l’obstination du vacancier sous la tourmente :

Pour repérer le Parisien* aux Pyrénées, ne cherchez pas devant la porte de métal de chacun des 807 refuges.

JCP

* On pourrait citer certes d'autres citadins ...

ap a dit…

Haut pin, ton vent frais qui souffle sa rengaine dès le petit matin, ta résine qui colle aux mains…

On surestime beaucoup le calme des alpages, surtout quand la scierie fait écho aux tronçonneuses :

Pour repérer le bronchiteux égaré en altitude, il suffit de chercher celui qui fait la gueule parmi les 807 scouts qui s'époumonnent.

Anonyme a dit…

il a du souffle, ce commentaire-là!

JCP a dit…

Ô mon bateau

Ô mon bateau, pourquoi gîtes-tu tant, et ta voile déchirée qu’emportent les autans sous ces cieux tonnants nous pousse si loin du port !

On surestime le romantisme des situations désespérées :

La troupe ignoble des 807 requins ricanants accourait déjà.

JCP

JCP a dit…

Vastes digestions

C’est faisant suite à plus de 807 faisans, après les quatre-vingt bœufs à la broche et les six éléphants garnis que Gargantua but le milk-shake de quatre-cent vaches.

On surestime beaucoup les capacités stomachiques des géants :

Celui-ci ressentit longtemps le combat incertain qui se livrait en son abdomen dilaté.

JCP

fg a dit…

Ô Prix littéraire, le vent qui feuillette tes livres et tes champs lexicaux, l’éternel gargouillis de la langue, ta reposante musique commerciale à mes oreilles, et ton ruban rouge sur les romans gagnants.


On surestime beaucoup la lecture, surtout quand on prime des merdes.


Pour repérer le germanopratin en tournée, il suffit de chercher, devant n’importe lequel des 807 jurys, l'écrivain qui caresse le mieux le poil blanc.