samedi 30 janvier 2010

#11 – Le pixel de la littérature

Vingt-six lettres d'alphabet pour ces blocs de deux cent cinquante pages imprimées dont débordent les étals des librairies et autres supermarchés : voilà bien là le poids de la littérature, où un Jardin pèse autant qu'un Chevillard, autant que jadis un Nisard pesait. Et c'est à bout de forces que le livreur de la Sodis arrive à la Fnac, poussant péniblement ce pesant diable de 807 kilos débordant de cette vaine combinatoire de lettres, d'encre, de papier. Pensons à lui.


Ce n'était pourtant qu'une simple prise de sang, ma veine était saillante et bleue, l'étudiante était avenante et, comme le veut la légende, nue, sans doute, sous sa courte blouse. Son sourire aux belles canines blanches, dernière image que j'emportais de ce monde, me réconforta, ça et le fait d'être mort pour la science.


Bien sûr tout ceci ne me concerne ni ne me touche, car le numérique ne pèse rien et dans mon sang coulent les pixels.

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