mercredi 14 avril 2010

#85 – Anti-polar littéraire

Oh oui ça serait bien, ça, d'écrire un roman policier où tout le monde lirait chef, chef, on a assassiné une petite vieille dans le second, une minute brigadier je n'ai pas fini mon chapitre, quel est votre alibi ? je suis resté toute la nuit à relire La Critique de la raison pure, prouvez-le, il y a onze apories de l'esprit humain, non, douze, salopard, tu es fait, rends-toi, avoue, en fait non chef, alléluia, fausse alerte, la vieille n'est pas morte, elle était juste restée comme en catalepsie, scotchée à mort par la chute de son Nous Deux,


une pute : je viens le dénoncer parce que j'ai été sauvée in extremis par L'Équipe, il voulait me mettre au tapin par ce froid alors que je ne comprenais pas comment faire ce pull dans Mode et Travaux – et pourtant c'est toujours très bien expliqué – et je n'ai dû mon salut qu'à l'analyse approfondie de cette erreur d'arbitrage de la huit cent septième journée de Ligue 2, ben alors pourquoi vous venez me raconter ça, au beau milieu de La Nébuleuse du Crabe qui plus est, c'est bien ça, La Nébuleuse du Crabe ? demanderait la pute, c'est pas mal du tout mais c'est très peu lu par les macs, mais comment je fais si mon Nanar a fini L'Équipe, je sais pas, abonnez-le, mais quelle bonne idée, brigadier, merci, merci vraiment,


j'ai accédé à la base de données confidentielle du FBI, putain, c'est vraiment intéressant, oui il y a vraiment des agents qui écrivent avec un certain style, presque on les identifie sans même savoir que c'est eux, j'aime beaucoup Bill Gartner, ah ben tu vois, moi je préfère Gordon Brooks, c'est comment dire, plus concis et en même temps plus pêchu, non mais je te parle du rapport de Bill Gartner à propos de l'affaire de l'Alka-Seitzer, ah oui mais non moi je te parle de Gordon Brooks dans le démantèlement de la filière des fausses crevettes mexicaines, c'est vrai que c'est dur de comparer, ce n'est ni le même objectif ni le même contexte.

3 commentaires:

camphi a dit…

me plait beaucoup, ce polar potentiel

Murièle Modély a dit…

me plaît itou

Marge a dit…

oui, ça donne envie de lire ce polar potentiel